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Le changement est l'une des rares constantes du négoce de matières premières et les trois dernières années ont mis à l'épreuve la capacité d'adaptation du secteur comme jamais auparavant.
Des chocs successifs - Covid-19, la crise énergétique en Europe et la guerre en Ukraine - ont perturbé les flux commerciaux traditionnels, augmentant le coût et la complexité du transport des marchandises dans le monde, du producteur au consommateur.
Nous avons également assisté à une intervention accrue des gouvernements sur les marchés, à une régionalisation plus importante et à de fortes fluctuations de prix des matières premières.
Tous ces facteurs ont rendu plus complexe l'approvisionnement en ressources naturelles vitales pour alimenter et construire le monde, mais aussi plus nécessaire que jamais.
Du point de vue de Trafigura, nous avons réussi à relever ces défis et à offrir à nos clients une sécurité d'approvisionnement tout au long d'une période d'extrême volatilité.
Nous y sommes parvenus en nous appuyant sur une expérience internationale, une expertise et des capacités que nous avons développées au cours de ces trois dernières décennies. L’entreprise peut s’appuyer sur son savoir-faire.
Il est nécessaire d’être flexible pour prospérer dans des environnements qui évoluent rapidement.
Comme l’accès rapide au financement pour répondre aux exigences de garantie des banques, ainsi que des capacités de gestion des risques. Une entreprise dynamique et des employés hautement qualifiés peuvent s'adapter rapidement aux nouvelles réalités du marché.
En outre, les entreprises actives dans notre industrie doivent être capables de traiter d’énormes quantités de données pour comprendre des marchés de plus en plus complexes et conserver un avantage concurrentiel.
La nécessité de respecter les sanctions et régulations internationales implique l’engagement d’équipes qui travaillent à la conformité et au respect du droit international qui évolue constamment selon les nouvelles règles et réglementations. La concurrence évolue, tout comme notre rôle de négociant dans la chaîne d'approvisionnement.
La guerre en Ukraine et l’introduction de sanctions ont entraîné une réorganisation des flux commerciaux mondiaux, notamment dans le secteur pétrolier. Le pétrole russe, traditionnellement expédié vers l'Europe, est désormais envoyé vers d'autres marchés tels que l'Inde et la Chine, souvent sur des navires vétustes opérant en dehors des régimes de sanctions occidentaux. C’est alors du pétrole du golfe Persique et des États-Unis qui est envoyé en Europe pour combler le manque de pétrole.
C’est ainsi que des navires de brut et de produits finis font plus de route, ce qui augmente significativement le coût du fret et les émissions carbones, ainsi que les risques environnementaux associés au transport maritime et au commerce mondial de l'énergie.
Les marchés du gaz ont également connu des bouleversements, puisque les flux russes vers l'Europe ont pratiquement cessé. Pour compenser, l'Europe a été contrainte de redémarrer temporairement son parc de centrales électriques au charbon et de se livrer à une concurrence agressive pour les cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL).
La sécurité de l'approvisionnement énergétique a pris de l’importance, puisque les grandes entreprises industrielles ont augmenté leurs stocks en concluant des contrats à plus long terme.
Les gouvernements, notamment Européens, sécurisent l'approvisionnement en matières premières vitales, grâce à des programmes de garantie de prêts. À titre d'exemple, Trafigura a récemment signé un contrat de quatre ans portant sur la livraison de gaz au réseau gazier européen et à destination de l'Allemagne.
De nombreux pays cherchent à renforcer leur sécurité énergétique en augmentant la production nationale d'énergie renouvelable, accélérant ainsi le rythme de la transition énergétique. Cette accélération de la transition fait face à une augmentation de la demande de métaux et de minerais nécessaires pour une économie à faibles émissions de carbone.
En effet, nous observons déjà un changement structurel dans la demande de métaux industriels, notamment le cuivre, le nickel et le zinc pour les batteries.
Les investissements dans les infrastructures liés à la transition énergétique et l'émergence des véhicules électriques, créent une nouvelle vague de demande en métaux qui vient s'ajouter à l'industrialisation traditionnelle.
Cela entraîne une augmentation significative de la demande pour ces métaux-clés nécessaires à la transition énergétique, et une plus grande transparence.
Avant la pandémie, les clients s’intéressaient principalement aux coûts, aux délais de livraison et à la qualité. Aujourd'hui, ils veulent aussi savoir d'où viennent les matières premières, s’assurer qu’elles ont été produites et obtenues de manière responsable et connaître l'empreinte carbone de leur cycle de vie.
En tant que fournisseur, nous pouvons répondre à ces requêtes, mais nous reconnaissons également la nécessité d'investir davantage dans de nouvelles chaînes d’approvisionnement.
Nous utilisons notre expertise dans les matières premières pour développer de nouveaux marchés comme l'hydrogène et l'ammoniac renouvelables, et nous investissons dans des projets tels que l'élimination du dioxyde de carbone.
Le pétrole et le gaz seront encore nécessaires pendant de nombreuses années pour soutenir l'industrialisation en Afrique et en Asie et pour construire les infrastructures nécessaires à la transition énergétique vers un monde à faibles émissions de carbone.
C'est pour ces raisons que nous nous préparons à une augmentation du volume de travail des négociants : gestion de chaînes d'approvisionnement complexes, investissements dans de nouvelles régions productrices et développements de nouveaux marchés pour faciliter la transition énergétique.
Cela m’amène à citer un récent rapport sur le commerce des matières premières du groupe de conseil McKinsey: "Alors que toutes les industries traversent des cycles pluriannuels de pics et de creux, les perspectives du secteur semblent excellentes pour les années à venir."
This article was first published by L’Agefi, Finanz und Wirtschaft and the Swiss Trading & Shipping Association (STSA) as part of a special edition - click here.